« Voir avec un oeil de libellule…
Cela signifie pour moi saisir le monde à travers un regard multi-facettes où différentes perspectives se rencontrent, s’entrechoquent, se réinventent, renaissent pour renouveler provisoirement la perception ou l’intelligibilité des choses.
C’est à ce carrefour bigarré, bruyant, que conduit la traduction, et encore plus la traduction de poésie. Aux croisements, se forment des turbulences inattendues qui stimulent l’imaginaire, mais la posture à adopter n’est ni facile ni spontanée. Aucune démarche polyvisuelle, aucune vision multiaxiale n’est vraiment confortable… »

Hélène Claudot-Hawad

Un regard dedans-dehors

« Sur le monde touareg, bien sûr, je combine, que je le veuille ou non, les visions contradictoires du dedans-dehors par ma position d’étrangère et de familière, d’anthropologue et de parente proche, d’observatrice et de protagoniste. La tension, la discordance ou la convergence entre ces points de mire m’obligent à voir des objets qui parfois n’accrochent le regard ni de l’extérieur ni de l’intérieur, c’est-à-dire le regard assuré de bien voir car aucun obstacle ne le perturbe… »

Hélène Claudot-Hawad* entretien avec Pablo Torrico, Paris, 1996

Chercheur au CNRS, Hélène Claudot-Hawad est l’auteur de nombreuses publications sur le monde touareg. Ses travaux s’inscrivent dans une perspective interdisciplinaire, alliant sociologie, anthropologie et linguistique. Avec Hawad, elle a fait connaître en France la littérature touarègue moderne en co-traduisant l’œuvre de cet auteur et celle d’autres poètes touaregs contemporains. Dans une démarche comparative, elle s’est intéressée aux différentes régions du monde touareg, qu’elles soient rattachées à l’Algérie, au Mali, au Niger, au Burkina Faso ou à la Libye. Elle a étudié en particulier les modèles complexes de l’organisation socio-politique et leurs transformations historiques, les valeurs, l’identité et les représentations de cette société dans leur aspect dynamique, les manières différentes d’envisager le présent et le futur dans une période troublée. Elle a écrit ou dirigé une série d’ouvrages sur ces questions, s’efforçant par ailleurs de faire entendre les voix touarègues jamais conviées dans les media.

Un regard dedans-dehors

Hélène Claudot-Hawad

« Sur le monde touareg, bien sûr, je combine, que je le veuille ou non, les visions contradictoires du dedans-dehors par ma position d’étrangère et de familière, d’anthropologue et de parente proche, d’observatrice et de protagoniste. La tension, la discordance ou la convergence entre ces points de mire m’obligent à voir des objets qui parfois n’accrochent le regard ni de l’extérieur ni de l’intérieur, c’est-à-dire le regard assuré de bien voir car aucun obstacle ne le perturbe… »

Hélène Claudot-Hawad* entretien avec Pablo […]…

Chercheur au CNRS, Hélène Claudot-Hawad est l’auteur de nombreuses publications sur le monde touareg. Ses travaux s’inscrivent dans une perspective interdisciplinaire, alliant sociologie, anthropologie et linguistique. Avec Hawad, elle a fait connaître en France la littérature touarègue moderne en co-traduisant l’œuvre de cet auteur et celle d’autres poètes touaregs contemporains.
Dans une démarche comparative, elle s’est intéressée aux différentes régions du monde touareg, qu’elles soient rattachées à l’Algérie, au Mali, au Niger, au Burkina Faso ou à la Libye. Elle a étudié en particulier les modèles complexes de l’organisation socio-politique et leurs transformations historiques, les valeurs, l’identité et les représentations de cette société dans leur aspect dynamique, les manières différentes d’envisager le présent et le futur dans une période troublée. Elle a écrit ou dirigé une série d’ouvrages sur ces questions, s’efforçant par ailleurs de faire entendre les voix touarègues jamais conviées dans les media.


Traduire de la tamajaght

Les ouvrages de Hawad rédigés en touareg (tamajaght) ont été traduits en français par l’auteur et Hélène Claudot-Hawad.  Certains textes sont édités en version bilingue.

« Traduire, c’est aussi trahir en choisissant entre les possibilités foisonnantes de sens, de sons, de formes, d’images, selon sa vision, sa sensibilité, sa propre nature poétique… C’est une rencontre singulière qui propulse le texte ailleurs, dans des espaces imprévus, et jette des ponts insolites là où les mondes n’ont pas toujours l’habitude d’échanger et de se situer. »

(Hélène Claudot-Hawad, […]…